Mon parcours est pour le moins atypique étant donné qu’à l’heure actuelle, je suis militaire !
Je vous explique :
Je suis issue d’un BAC STI Génie mécanique obtenu en juin 2005, j’ai intégré la TSI de Metz à l’issue en septembre 2005.
J’y ai fait mes 2 années de préparation, tout s’est très bien passé, une bonne cohésion entre les étudiants et une bonne ambiance, ce qui nous aidait à travailler en groupe, notamment à préparer les oraux des examens des écoles. Je n’étais pas à l’aise dans toutes les matières, ( notamment en physique et en electrotech ! ) mais on venait tous d’horizons différents et on apportait notre pierre au travail commun.
On s’entraidait entre mécanos, physiciens, et électriciens.
Je garde une impression très forte de mon passage en TSI, unique étudiante entre autre chose ! Je me suis bien immergée parmi mes camarades de promos. C’est précisément à cette période de mon cursus que j’ai « appris à travailler », à organiser et synthétiser mon travail, à prendre la parole pour intervenir et défendre mes opinions, à exploiter un sujet en groupe, rassembler des idées et les présenter. Cela m’aide énormément dans ma vie de tous les jours et me donne de l’assurance dans mon emploi.
J’ai par la suite intégré l’ENSIAME (Ecole Nationale Supérieure d’Ingénieurs en Informatique Automatique Mécanique Energétique) et Electronique située à Valenciennes. Les premiers mois étaient la suite directe de notre prépa TSI, à l’aise en Mécanique essentiellement, j’ai du pourtant m’accrocher en maths et en informatique, car beaucoup venaient de prépa générale, nous n’étions qu’une quinzaine de TSI sur toute la promo.
Nous étions partis de Metz avec 6 camarades pour intégrer cette école, on s’est serré les coudes.
Mais passés les partiels de Noël, ce fut la désillusion, une énorme douche froide pour moi. Mes résultats ne suivaient plus, sans parler de ma motivation à exercer chaque jour dans des matières qui ne m’intéressaient plus. J’ai réalisé que le métier ne me convenait pas, et que je n’aurais jamais plus le côté pratique de la mécanique que je voulais à tout prix garder dans mon emploi d’ingénieur.
J’ai vite rebondie car il me fallait prendre une décision, pas question de rentrer à Metz les mains vides. Je me suis donc fiée à mon second projet, et je suis repartie de zéro : je suis rentrée à l’armée.
J’ai passé l’examen d’entrée, j’ai intégré l’ENSOA de Saint Maixent, l’école nationale des sous-officiers d’active pour y apprendre le métier des armes et beaucoup sur moi-même. D’autres valeurs qui venaient compléter celles de la TSI. J’ai commencé simple soldat au début, je suis ressortie sergent 8 mois plus tard.
J’ai ensuite intégré l’ ESAM, l’école supérieure d’application du matériel, j’ai travaillé dur et j’ai utilisé toutes mes ressources de TSI pour apprendre toujours plus sur mon futur métier avec les mêmes méthodes de travail qui m’ont servi en prépa. Cela m’a valu de sortir la tête haute de cette école, à défaut d’obtenir mon diplôme d’ingénieur, j’y ai obtenu le brevet aéronautique qui fait ma fierté aujourd’hui et me permet d’exercer dans l’armée en tant que mécanicien qualifié cellule et moteur sur aéronefs. J’ai intégré le 5e régiment d’helicoptères de combat basé à Pau en travaillant sur des hélicoptères d’ancienne génération (Puma). Mon travail consiste au quotidien à entretenir et faire des réparations sur hélicoptère pour rendre la machine disponible au plus vite, ainsi qu’à la préparer au vol, en faisant contrôles et guidage au sol.
Je suis toujours mécanicienne au jour d’aujourd’hui, basée près de Draguignan, je viens de passer sur une nouvelle génération d’hélicoptères avec plus d’électronique et une documentation exclusivement anglaise, le dernier projet de l’Aviation Légère de l’armée de terre : le NH90.
Quand je fais le bilan de ma jeune carrière, je peux vous dire que je suis épanouie dans mon métier, j’ai pas mal bougé en 3 ans d’armée, je suis devenue complétement autonome et responsable, je compte bien passer chef d’équipe d’ici 2 ans pour m’accomplir pleinement. Ce métier m’a permis de me réaliser et je ne regrette pas mon choix, d’autant que cette décision m’a amenée à rencontrer mon mari.
Voilà donc pourquoi mon parcours n’est pas commun à mes camarades de promos, à présent ingénieurs.
Le message que je veux apporter dans mon témoignage, c’est qu’on est libre de choisir à chaque moment la voie qu’on veut prendre du moment que l’on a les cartes en mains. La TSI m’a donné toutes les cartes, et je m’en suis servi pour rebondir dans une autre voie. Notre façon de travailler, on la conserve toute notre carrière. Et surtout ne négligez pas la langue anglaise ! C’est mon outil chaque jour et le TOEIC m’a permis de valider ma formation.
Je souhaite bon courage aux jeunes gens de la TSI, cette voie est difficile mais on y apprend tout ! Ce fut 2 années difficiles mais extrêmement utiles par la suite.